2025, année du retour des maisons à moins de 100 000 € ?
ActualitésPetite et pas chère au début, votre maison pourrait ensuite évoluer, grandir, et s’adapter par exemple à l’évolution de votre famille. Vous en rêvez ? Certains constructeurs proposent désormais cette approche avec des maisons préconçues pour pouvoir évoluer ensuite avec l’ajout d’un garage, de combles, voire encore d’une chambre supplémentaire. Une idée qui permet d’avoir un bien immobilier dont la superficie est cohérente avec les besoins… et les moyens. C’est ainsi qu’il est possible de s’offrir une maison pour 100 000 € ou moins. Mythe ou réalité ?
Une maison évolutive pour moins de 100 000 €
Malmené, le marché de l’immobilier connaît depuis plusieurs mois de fortes difficultés. Le marché de la construction neuve notamment est au point mort, avec peu de projets lancés. En 2024, on a observé une chute de 45 % des ventes par rapport à 2021 (23 150 ventes contre 42 310) et une baisse de 8,3 % par rapport à 2023 (chiffres Notaires de France [1]). À cause de capacités d’emprunt réduites, et de coûts de la construction toujours plus élevés, difficile de devenir propriétaire d’un logement neuf.
Ce constat, plusieurs acteurs du logement l’ont fait et proposent aujourd’hui des solutions. Ainsi, on voit apparaître chez des constructeurs des offres de maison à moins de 100 000 €. Pour les acheteurs seuls, les primo-accédants ou encore les jeunes (notamment sans enfant), s’offrir une maison pour environ 90 000 € hors coût du terrain, c’est une aubaine. Irréaliste ?
Le leader français de la maison individuelle, Hexaom, communique largement sur ce sujet. « Ces maisons, bien qu’accessibles avec un budget maitrisé, conservent une qualité de produits, et les mêmes artisans que nos maisons traditionnelles. Il ne s’agit pas de maisons low-cost mais de maisons optimisées grâce à nos bureaux d’études et aux négociations avec nos partenaires acceptant de faire des efforts dans l’intérêt commun » explique Steve Beaudel, directeur marketing et commercial d’Hexaom.
Concrètement, il est question pour un budget compris entre 90 000 et 100 000 € d’accéder à une maison de 50 m² avec un garage de 17 m². De telles petites surfaces, cela n’était pas proposé par le passé, ou chez de très rares constructeurs. Il fallait plutôt se lancer du côté des tiny-house, des maisons containers ou… construire sa propre maison. Mais face aux difficultés croissantes d’accession à la propriété, le leader du secteur comme ses concurrents doivent s’adapter. Alors qu’avant, on ne trouvait pas en catalogue de maisons inférieures à 70 m², et que la taille moyenne des maisons dépasse toujours les 100 m², une entrée de gamme à 50 m² devient presque indispensable. Un reflet de l’époque.
La « maison à 100.000 € », promesse politique
Fin 2005, Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale, lançait le programme de la « maison à 100 000 € ». Cette initiative devait produire entre 20 000 et 30 000 logements sociaux par an pour répondre aux attentes des Français qui plaçaient – déjà – l’accès à la propriété en priorité.
Le résultat parle de lui-même : 4 maisons construites en 2008, toutes à Ploërmel dans le Morbihan. Ces habitations, importées d’Allemagne en préfabriqué, occupent un terrain communal. En 2011, 800 maisons, tout au plus, avaient vu le jour en France. Beaucoup de projets furent abandonnés, certains rachetés 1 € symbolique par des collectivités. L’idée des constructions à 15 € par jour, soit 450 € par mois pendant 20 ans, lancée ensuite par la ministre du Logement Christine Boutin n’a pas fait mieux. Côté politique, on a souvent tenu ce cap des 100 000 € comme une promesse. Jamais vraiment honorée.
La hausse des matières premières a d’abord rendu impossible le respect des prix annoncés. Les coûts réels atteignaient (à l’époque) 115 000 à 120 000 €, même avec le Pass foncier qui permettait d’étaler le paiement du terrain.
Les lourdeurs administratives ont ensuite paralysé le projet. Les communes devaient réduire le prix des terrains tandis que les constructeurs jonglaient avec des budgets serrés pour maintenir un minimum de qualité. L’équilibre n’a pas été trouvé.
Une rationalité qui correspond mieux à l’époque actuelle
La donne pourrait être différente en 2025. La promesse d’une maison à 100 000 € pourrait devenir plus réaliste, portée par une transformation profonde du secteur de la construction. Un secteur, on l’a dit, en difficulté, qui doit se réinventer.
L’industrialisation des process, notamment via la construction hors-site et l’impression 3D, permet désormais de réduire les coûts de production. Il s’agit d’outils de transformation du secteur et de ses pratiques qui augurent un changement profond. Spie Batignolles, à ce jour la seule entreprise de construction à disposer d’ateliers d’impression 3D en propre (avec un atelier à Ollainville en Essonne et un second à Saint-Bonnet-de-Mure, dans le Rhône), mise beaucoup sur ces nouveautés. « Entre la digitalisation, les nouveaux modes constructifs et la décarbonation, le métier de la construction vit probablement sa plus grande révolution depuis cinquante ans », explique Jean-Charles Robin, le PDG de Spie Batignolles, dans les colonnes du Moniteur.
Les maisons modulaires, autrefois stigmatisées, gagnent de leur côté leurs lettres de noblesse avec des standards de qualité élevés et des délais de construction divisés.
Un changement sociétal s’opère parallèlement : les Français acceptent davantage les petites surfaces et la mutualisation d’espaces communs ? Non. Ils restent majoritairement attachés au modèle de la maison individuelle avec jardin privatif, même si le coût du foncier rend ce modèle de plus en plus inaccessible dans certaines zones. Mais justement, ces « petites » maisons sont une réponse. Car les Français, depuis la crise sanitaire du Covid-19, sont plus enclins à s’éloigner, à rechercher la campagne… précisément là où le foncier est plus abordable.
Cependant, 2 obstacles majeurs persistent : la spéculation foncière dans les zones tendues continue de tirer les prix vers le haut. Cette spéculation rend très difficile la production de logements abordables car le coût du foncier représente souvent 20 à 40 % du prix final dans ces zones. Second obstacle, les normes de construction, bien qu’en évolution, qui imposent toujours des surcoûts significatifs. 100 000, c’est un objectif qui est très optimiste.
Alors, cette ambition commerciale et historiquement politique de voir des maisons à 100 000 €, est-elle réalisable ? Le logement doit évoluer, se transformer, et ces logements abordables sont peut-être une partie de la solution. Si vous avez déjà entamé des discussions avec un constructeur qui propose de telles offres, intéressez-vous au financement. Si vous cherchez à trouver un crédit adapté au meilleur taux, rapprochez-vous de votre agence IN&FI Crédits de proximité. Partout en France, nous accompagnons les particuliers qui souhaitent devenir propriétaires !